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L'historique de Vogelsang se trouve ici. Sur cette page nous nous limitons à la périodes des Forces Belges en Allemagne.
Rundfunk im amerikanischen Sektor (612kHz) était un émetteur de radio dans le secteur américain de Berlin après la seconde guerre mondiale. Le programme en allemand était particulièrement destiné aux habitants de la république démocratique d'Allemagne (RDA), la partie de l'Allemagne située derrière le rideau de fer. AFN (American Forces Network) était l'émetteur des forces américaines. Les programmes étaient en anglais, mais étaient fort prisés par la population locale à cause de la musique diffusée à l'époque: le jazz, le blues, le rock 'n' roll,... Mais l'Allemagne de l'Est avait également ses programmes en ondes moyennes et ondes longues (les indications ne se trouvent que sur les postes en provenance du bloc de l'est). L'émetteur allemand correspondant était Stimme der DDR. Les militaires russes avaient également un émetteur, Radio Wolga sur 261kHz.
L'Allemagne est découpée en 4 secteurs militaires après la chute des nazis, chaque secteur ayant sa propre armée d'occupation: la Grande Bretagne, la France, Les Etats Unis et la Russie. Les belges qui ont également participé à la guerre contre l'Allemagne se retrouvent dans le secteur anglais. Mon père était stationné à Leverkusen pendant deux ans (la durée du service militaire était alors de 2 ans). L'armée belge en Allemagne était forte de 75.000 soldats en 1945, principalement des volontaires qui veulent en découdre avec les boches. Les soldats belges qui ont subi l'occupation allemande pendant 5 ans sont moins disposés à collaborer avec les allemands. L'armée belge est totalement sous le controles des autorités anglaises et ne peut pas prendre de décisions. Cette situation pose de nombreux problèmes et la Belgique reçoit finalement une zone propre. La "capitale" des forces belges est Bonn. La forme des secteurs occidentaux va se modifier au fil des années selon l'emplacement des camps militaires alliés. La Belgique perd une zone au nord de Aix-la Chapelle, mais reçoit une zone aux alentours de Cassel, dans le secteur américain. Les trois secteurs occidentaux formeront la base de la Republique Fédérale Allemande (RFA) tandis que le secteur russe formera la République Démocratique Allemande (RDA). Cette séparation sera effective jusqu'à la chute du mur de Berlin. Notez que Berlin (et Vienne) sont également séparés en 4 secteurs. Alors que les autres pays ont retirés leurs forces militaires, la Belgique continue à avoir une présence permanente en Allemagne.
Forces Belges en Allemagne (FBA)Les Forces Belges en Allemagne sont parfois appellées "la Dixième Province". La zone où on trouve les camps belges ne tient pas compte des Länder allemands. Camp Vogelsang ainsi que les autres bases avait sa propre infirmerie, son dentiste, une école, une église, un bureau de poste et même un magasin où on pouvait acheter des articles détaxés. Les miliciens restaient 10 mois sur place, les militaires de carrière étaient casernés pour une plus longue période. Le service militaire était obligatoire et de nombreuses personnes mobilisées opteront pour un séjour en Allemagne (plus court que le service militaire en Belgique qui était de 12 mois). Le camp le plus connu était Soest. Le système BPS (Bureau Postal Secondaire) était déjà d'application avant la seconde guerre mondiale et permettait aux milicients d'envoyer du courrier sans devoir indiquer l'adresse effective. Tous les bureaux de poste des FBA ont un code postal 4090, qui indiquait son rattachement à la province de Liège contiguë. La base militaire de Vogelsang avait le numéro BPS 13. Le système des Forces Belges en Allemagne est assez unique dans le monde. Il s'agissait à l'origine d'une force d'occupation qui est rapidement devenue une force de protection avancée pour contrer le plus rapidement possible une avancée des troupes du Pacte de Varsovie. Les camps militaires sont remis en état par l'armée belge et sont ensuite utilisés dans le cadre des FBA. Il y avait de très nombreuses bases en Allemagne, et comme les familles logaient généralement près de la base il fallait également prévoir un enseignement pour les enfant. Tâche complexe en soi, qui est encore compliquée par le fait que l'enseignement doit être français/néerlandais. Toutes les bases n'avaient pas une école (voir la carte). Le public n'était que peu interessé par l'existance de ces camps, car ils étaient situés à l'étranger, sur des terrains militaires où les civils ne pouvaient pas pénétrer. Ce n'est qu'après que les camps ont été remis aux autorités civiles, que les historiens, les chercheurs et finalement le public se sont interessés aux camps, et surtout au camp de Vogelsang qui a une histoire très interessante. Les forces alliées qui ont envahi l'Allemagne nazie resteront sur place pendant de nombreuses années. L'armée belge est présente dans la zone anglaise, mais reçoit une zone propre en 1946. En 1949, l'OTAN est crée pour former un bouclier contre les armées russes. En 1955 la République Fédérale d'Allemagne (RFA) en devient membre et l'armée d'occupation se transforme en armée de protection. Dans les années 1950, plus de 40.000 soldats belges seront casernés en Allemagne. C'est la 1e brigade d'infanterie (la célèbre Brigade Piron) qui est casernée en Allemagne. Le blason reprend le texte SCUTUM BELGARUM, le bouclier de la Belgique. La brigade Piron a été formée en Angleterre pendant la seconde guerre mondiale et a participé à la libération de la Belgique en 1944. A la fin de la guerre froide, le nombre de soldats est réduit et les camps ferment les uns après les autres (opération Reforbel: Return of Forces to Belgium). De nombreux militaires qui ont entre temps fondé une famille en Allemagne resteront sur place. Les derniers soldats quitteront le territoire allemand en 2005 (camp de Vogelsang). La dernière école belge en Allemagne (à Vogelsang) fermera définitivement ses portes le 30 juin 2005. Les plaques de voitures des militaires belges casernés en Allemagne étaient différentes des plaques belges (lettres rouges sur fond blanc). Je me rapelle qu'à l'époque (dans les années 1960-1970) cela faisait forte impression sur les ploucs restés en Belgique. Cette plaque leur donnait une immunité presque aussi parfaite qu'une plaque CD. De toute façon, il n'y avait pas de contrôles de vitesse en Belgique à cette époque. On est passé aux plaques belges normales (signes rouges sur fond blanc) après cette période: B, 3 chiffres, une lettre. Ceci pour rendre les véhicules appartenant aux militaires moins visibles pour éviter les attentats. Blason des Forces Belges en Allemagne sur le batiment principal (Malakoff)
Les deux sabres croisés bloquent la route aux intrus, le bouclier symbolise le dispositif mis en place pour contrer une avancée des troupes du pacte de Varsovie et la tête de lion est le symbole de la Belgique. Cette tête de lion sera utilisée pour la première fois par la Brigade Piron lors de sa formation et son entrainement en Grande Bretagne.
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