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Historique et informations sur les principaux formats de cartes-mémoire

Il nous reste un élément du temps du CD-ROM: quand on indique une vitesse d'écriture des cartes de mémoire (par exemple 10×), c'est la vitesse en comparaison d'un disque compact CD-ROM standard (150kB/sec). Cette indication de vitesse n'est pas standardisée (il s'agit souvent de la vitesse de pointe en lecture, pas de la vitesse moyenne en écriture, bien plus lente)

Certains appareils photo bon marché n'utilisent pas de cartes mémoire, mais ont une mémoire incorporée. Cela permet d'éviter de payer des royalties à l'association SD Card. La capacité est limitée et il faut disposer d'un ordinateur pour copier les photos et libérer la place.

Le type de carte n'a pas d'influence sur la qualité des photos (l'enregistrement est purement numérique). La différence entre cartes se remarque à la vitesse d'enregistrement. Certaines cartes très bon marché (principalement Compact Flash) n'atteignent pas la capacité indiquée. Les cartes peuvent tomber en panne: si l'appareil photo ralentit brusquement lors de l'écriture, il faut immédiatement utiliser une nouvelle carte (les erreurs se produisent surtout lors de l'enregistrement).

PCMCIA (1986), PC Card ou PCMCIA 2.0 (1991)
Signalons pour la petite histoire les cartes PCMCIA (Personal Computer Memory Card International Association) établies dès 1986 et permettant un interface avec l'ordinateur portable de cette époque. Ces cartes étaient destinées à l'origine comme mémoire externe, mais on a vu des cartes-modem, des cartes réseau, etc. dès que les spécifications ont été étendues (PC card ou PCMCIA 2.0, 1991). Les cartes PCMCIA ont souvent servi d'interface aux cartes CompactFlash plus petites, permettant de lire ces cartes directement sur un ordinateur portable (à cette époque le port USB n'existait pas encore).

L'acronyme PCMCIA a donné lieu au rétro-acronyme “People Can't Memorize Computer Industry Acronyms”. Ce format n'existe plus, l'association étant dissoute en 2009, mais certains fabricants incluent encore un tel port dans certains portables (Dell XFR).

Compact flash (1994)
Ces cartes sont les premières cartes standardisées et ont dès leurs création eu un grand succès. Ces cartes utilisent le même interface que celui des disques durs d'ordinateur (EIDE) dans un format plus petit. Il est donc possible de brancher une carte CF directement sur le bus de l'ordinateur (et même de démarrer l'ordinateur directement à partir d'une carte CF, c'est ce qui se faisait pour les applications kiosque avant l'apparition de disques SSD). Il suffit d'utiliser un adapteur (voir photo).

Contrairement aux autres formats, les normes sont accessibles à tous, ce qui a rendu le format très populaire, avec comme résultat une plethore de cartes, dont certaines sont vraiment sub-standard. Le format des cartes SD (voir plus loin) n'est pas disponible et les fabricants qui veulent utiliser ce format doivent payer une licence. Dès l'origine, le format compact flash permettait des capacités élevées (même si les cartes n'étaient pas disponibles en pratique). Tous les appareils peuvent utiliser toutes les capacités et un appareil très ancien peut utiliser une carte récente, ce qui n'est pas le cas avec le format SD.

Un point faible est le connecteur qui utilise autant de contacts qu'un disque dur à interface parallèle, et le fait que ces cartes sont volumineuses en comparaison des formats plus récents (je vois que vous n'avez jamais travaillé avec des disquettes....)

Les cartes Compact Flash étaient basées sur les spécifications du format PCMCIA utilisé par les ordinateurs portables. Les cartes PMCIA avaient une fonction de mémoire ou d'interface (modem, carte ethernet, etc). Les cartes CF reprennent la fonction mémoire.

Le fait que les cartes CF sont basées sur le format de l'interface EIDE a autorisé une standardisation de facto qui a grandement profité au format. Mais ces spécifications sont maintenant un goulot d'étranglement, car toutes les cartes sont en mesure de travailler à une vitesse plus élevées que le ce que ne permet l'interface.

On a également fabriqué des disques durs miniatures au format d'une carte CF. Ces disques durs appellés microdrive avaient la faveur des photographes professionnels à cause de leurs meilleures spécifications (170MB alors que les cartes solid state en étaient à 16 ou 32MB). La vitesse en enregistrement était également plus rapide. Les microdrives ont été dépassés par les mémoires solid state à partir de 2006 (capacité des microdrives limitée à 8GB tandis que les cartes statiques passaient à 16GB).

L'avenir du format est dans les cartes qui utilisent un accès plus rapide (SATA), mais il n'est pas sûr que ce nouveau format puisse percer, puisqu'il est totalement incompatible avec le format précédent (il n'y a que les dimensions qui n'ont pas changé). Il s'agit du format CFast. On trouve des adapteurs qui font l'interface entre les connecteurs SATA et la carte de mémoire. Il n'y a pas d'électronique dans ces connecteurs.

SmartMedia (1995)
C'était les premières cartes relativement bon marché disponibles (car elles ne contenaient aucun controller). On pouvait même trouver un adapteur de disquette permettant de transférer le contenu de la carte vers l'ordinateur (Flashpath). Il fallait environ une minute pour transférer un MB de données de la carte vers l'ordinateur (les photos avaient à cette époque une taille deenviron 200kB). Peu d'ordinateurs avaient une connection USB, et les connections sérielles étaient encore plus lentes.

Les cartes ont été remplacées par le format xD. Elles n'étaient pas très fiables non plus à cause des contacts apparents (décharges statiques), mais aussi à cause de l'absence de controlleur intégré et donc des fonctionalités “wear levelling” (étalement des écritures sur toutes les cellules de mémoire pour réduire l'usure). Le format xD qui a succédé au smartmedia n'existe plus non plus, il n'a jamais pu atteindre un niveau de ventes suffisant pour devenir viable.

Il n'y a plus de fabricant pour ce type de cartes, les appareils utilisant les cartes smartmedia et xD doivent se rabattre sur des cartes déjà utilisées ou des cartes ”NOS“ (New Old Stock), d'anciennes cartes en emballage d'origine dont les prix sur eBay ne font que grimper au fur et à mesure que le stock restant diminue.

MultiMediaCard (1997) et Secure Digital (1999)
Cette petite carte était à l'origine destinées aux téléphones portables. Elle a été remplacée par le format SD plus ou moins compatible, une partie de la capacité disponible étant utilisée pour la fonction DRM (digital Rights Management) même si les applications courantes n'en font pas usage.

Ces cartes existent en plusieurs versions. Le type le plus récent est SDHC (High Capacity), non compatible avec le type original. Les appareils utilisant le format original ne peuvent pas utiliser les cartes HC, et pourtant les cartes au format original ne sont plus fabriquées. L'organisation de la mémoire est différente entre les deux types.

Le format original SDSC (Standard Capacity) permet une capacité jusqu'à 2GB, le format SDHC (High Capacity) va de 2 à 32GB et le format SDXC (Extended Capacity) est utilisé pour les capacités plus élevées. Si un appareil récent peut lire une carte plus ancienne, l'inverse n'est pas possible, rendant par la même occasion de nombreux appareils obsolètes, les cartes SDSC n'étant plus fabriquées. Les cartes SDXC utilisent le format de fichiers exFAT (format propriétaire) qui n'est pas lu par tous les appareils (par exemple ordinateurs plus anciens).

La carte se décline au format standard, mini et micro, le format standard étant utilisé par les appareils photos où il faut régulièrement enlever la carte de l'appareil, tandis que le format micro est utilisé dans les tablettes et smartphones où la carte reste à demeure dans l'appareil.

Si vous vous demandez d'où vient le demi-disque du logo du format SD, c'est tout simple: ce logo était à l'origine prévu pour le format de disque Super Density Disc, un format intermédiaire qui a donné naissance au DVD bien connu.

Memory Stick (1998)
Sony ne pouvait évidemment pas rester sans réagir et a aussi créé un format propre, incompatible avec le reste. Sony utilise malgré tout le format CF plus établi dans ses appareils reflex et haut de gamme (DSC-F828 à l'époque). Ici aussi, on a vu appraitre différentes déclinaisons du format. La première version des cartes MS ayant une capacité limitée à 128MB (comme les cartes SmartMedia), Sony a prévu un petit interrupteur sur les cartes pour passer d'un banc de mémoire à l'autre (2 × 128MB).

Attention aux cartes de mémoire falsifiées.

Le stockage sur la carte s'effectue de façon numérique: le prix d'une carte n'a donc aucun effet sur la qualité des photos. Par contre, une carte plus chère enregistre les fichiers plus rapidement, permettant de prendre plus de photos d'affilée.

Cartes-mémoires

Les cartes Compactflash ont le même interface que les disques durs et peuvent donc être connectés directement à l'ordinateur. Le transfert est ainsi extrèmement rapide, plus rapide que l'interface USB.

Les cartes CFast sont basées sur l'interface SATA et peuvent donc être utilisés directement dans un ordinateur. L'interface est une simple connection électrique.

Adapteur FlashPad permettant de lire les cartes smartmedia via un adapteur de disquette (cela ne nous rajeunis pas...)

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