Avec un flash de studio sur batteries on combine les avantages des deux systèmes.
Le système est populaire car il permet d'étaler les frais sur une certaine période: on achète d'abord le flash, puis un statif et une télécommande, puis une boite à lumière, etc. Les photographes qui travaillent avec un tel système sont souvent appelés strobistes.
Mais de tels flashes ont aussi leurs inconvénients: pour chaque fonction à ajouter, il faut passer à la caisse: une télécommande, un statif, une boite à lumière, etc. Le flash de reportage est relativement cher (surtout s'il est puissant) et quand on ajoute tous les frais, on arrive à une installation qui coute plus qu'un système de flash de studio sur accu.
Dès qu'on utilise deux flashes ou plus, cela devient complexe avec le jeux d'accus pour les flashes, les piles pour la télécommande (émetteur et récepteurs),... La modification de la puissance ou sa répartition n'est pas aisée (où il faut rester dans le système de la marque ou utiliser des télécommandes spécifiques Pocket Wizard, mais alors les pix flambent.
Tous ces différents éléments rendent le système moins fiable, mais il est souvent possible de continuer à travailler avec un flash en moins.
Les flashes de studio ont une puissance bien plus élevée que les flashes de reportage. C'est aussi nécessaire, car la plupart des accessoires qu'on monte sur le flash de studio bouffent de la puissance. Une boite à lumière dévore plus de 50% de la lumière émise par le flash. La plupart des flashes de studio ont une puissance de 250W ou plus. Il ne faut pas plus si tu utilises une optique lumineuse (travail à /4 constant).
Les flashes de studio sont souvent équipés de petits extras comme une lumière continue (modelling light), un signal "flash prêt", etc. Cela fait partie du système.
Mais les flashes de studio sont lourds et nécessitent une alimentation sur secteur. Tranporter une batterie et un convertisseur n'est pas toujours la solution la plus idéale. Certains flashes n'acceptent même pas de travailler avec le courant fourni par un convertisseur.
Il existait déjà des flashes de studio sur batteries, mais ils étaient assez chers. Il n'y avait pas de lumière continue, car une lampe halogène viderait rapidement la batterie.
Je décris deux flashes de studio sur accu spécifiques: le flash monobloc Jinbei HD-600V et le flash avec alimentation séparée Jimbei DC-600 Discovery. Ce sont des flashes de haute puissance (600W est une valeur qu'on ne retrouve pas chez tous les flashes de studio). Cette puissance correspond à un nombre-guide de 80, soit l'équivalent d'environ 5 flashes de reportage de forte puissance.
Les flashes ont un éclairage continu à lampes DEL qui n'épuisent pas trop la batterie. La puissance de 6W correspond environ au flux lumineux d'une lampe halogène de 40W.
L'utilisation est comparable à celle d'un flash de studio, on règle donc la puissance du flash et on ajuste l'ouverture sur l'appareil photo (mode 100% manuel). Si possible on règle la puissance du flash pour pouvoir utiliser une valeur ISO basse (réduction du bruit de fond), mais si on flashe à forte puissance, l'autonomie du pack de batteries est limitée. Ici aussi tout est affaire de compromis.
Les deux flashes décrits sont fournis avec une télécommande standard (TRS).
En mode haute vitesse, les rideaux ne sont jamais totalement ouverts: le premier se referme déjà alors que le premier n'est pas encore ouvert. La plupart des appareils reflex (sauf ceux utilisant un obturateur électronique) nécessitent un flash spécial en mode haute vitesse.
Le mode haute vitesse est utilisé quand il y a beaucoup de lumière pour déboucher les ombres. Il y a tellement de lumière qu'on est forcé d'utiliser des temps de pose courts.
Attention, vissez la télécommande à fond sur la griffe porte-flash! La télécommande est si légère (en comparaison d'un flash) qu'on ne remarque pas qu'on l'a perdue.
La télécommande se monte sur l'appareil photo et transmet l'impulsion de synchronisation (avec Sony il va falloir acheter un interface supplémentaire, mais cà vous savez déjà).
Il y a un mode de recharge "lent" et "rapide", mais avec peu de différence en pratique (une seconde au maximum: de 4.5 à 3.5 secondes pour un éclair à puissance maximale). Il vaut donc mieux laisser le flash en mode lent, cela use moins les accus.
Attention, nous en sommes à la version II du flash, la première version n'avit pas de mode "HSS" [test publié en mai 2017].
Il existe également un modèle 610 qui permet le mode TTL (réglage de la puissance via l'appareil photo même). Ce mode correspond au mode de fonctionnement d'un flash de marque où la puissance est déterminée au moment de prendre la photo. Ici également il faut une télécommande spécifique (Ninon ou Cakon) au lieu de la télécommande standard fournie avec le flash.
Le design du modèle 610 est plus moderne, ce n'est plus le look "RDA" (République Démocratique d'Allemagne, connue pour ses produits haut de gamme mais au look désuet). L'écran LCD utilise des pixels individuels (et non plus des symboles et des segments de chiffres qui s'affichent ou non)
Le flash Jinbei DC-600 Discovery que j'ai finalement acheté est décrit sur une page séparée.
Il faut en tout cas acheter une pile de rechange pour la télécommande (laisse-là dans le sac de transport): ces flashes ont besoin de la télécommande car ils ne fonctionnement pas en mode slave (ils ne se déclenchent pas par l'éclair d'un autre flash).
Le bloc d'alimentation a une entrée de synchronisation et il est donc possible d'utiliser d'autres télécommandes en cas de besoin (connection jack classique). Le réglage de la puissance et la commande de l'éclairage continu n'est alors pas possible.
Ces flashes donnent un éclair de longue durée (comparée aux flashes de reportage) et sont donc moins recommndés pour figer le mouvement. Le temps de pose minimal avec un Canon 5D (plein champs) est de 1/125, autrement une barre non-éclairée apparait sur la photo.
Ces flashes sont aussi utiles pour la macro-photographie où on a besoin d'un petit diaphragme pour augmenter la profondeur de champ. Avec ce flash, il n'est plus nécessaire d'augmenter la sensibilité de l'appareil photo.
L'indication sur les flashes de reportage est basée sur le nombre guide du flash (le flash Canon a un nombre guide théorique de 58) tandis que les flashes de studio ont une puissance indiquée en joules (ou watts/seconde). Le flash Jinbei a une puissance de 600J.
Quel est le rapport entre les deux?
Le nombre-guide est une unité non linéaire: un flash avec nombre-guide de 40 est quatre fois plus puissant qu'un flash avec nombre guide de 20 (et porte 2× plus loin). L'indication de puissance est par contre linéaire.
Les photographes sont habitués au nombre guide: si un flash avec nombre guide de 20 porte à 3m, un flash avec nombre guide de 40 porte à 6m dans les mêmes circonstances. L'ouverture utilisée détermine la portée d'un flash.
Si un flash de studio de 200J porte à 3m., il faut un flash de 800J pour porter à 6m (la surface à éclairer est 4× plus grande). Le flash Jinbei avec sa puissance de 600J porterait à 5.196m.
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