Le Canon 5D Mk IV est enfin disponible sur le marché. Comme c'est le remplacant du Canon 5D mk III, nous décrivons les différences par rapport à cet appareil.
Je dispose de l'ancienne version 5D3 et ce test indique les différences avec les deux appareils. La version 3 a déjà quelques années, c'est peut être le moment de passer à un nouvel appareil?
Il est possible de passer directement du 5D3 au 5D4: tous les boutons sont situés au même endroit, l'appareil ré&agit de la même manière et le même accu peut être utilisé dans les deux apapreils.
Le Canon 5D Mk IV permet de faire la mise au point sur un objet, qui sera automatiquement suivi pendant tout l'enregistrement même s'il se déplace dans le cadre. Grâce à l'écran tactile (enfin!), il est possible d'indiquer un objet qui servira automatiquement pour la mise au point pendant tout l'enregistrement.
Pour ceux qui sont professionels de la vidéo, cet avantage devrait directement faire pencher la balance. Il est également possible d'extraire des photos individuelles d'un enregistrement et donc d'avoir 25 images par seconde au format 4k.
L'appareil permet l'enregistrement au format 4k, qui est actuellement un must, mais l'appareil fait alors une découpe du cadre et n'utilise plus que la partie centrale (crop de 1.74), ce qui est un petit inconvénient. Techniquement cela permet une meilleure utilisation du processeur (pas d'interpolation à effectuer), mais cela reste un point négatif, de plus que Canon joue gros avec la fonction vidéo.
Le montage en 4k demande un ordinateur nettement plus puissant. Pour la réalisation de petits films amateur publiés sur internet, cette résolution maximale n'est pas nécessaire.
Un autre inconvénient est que le signal 4k n'est pas disponible sur la sortie HDMI. Seules les caméras professionelles ont une telle sortie, mais ces caméras coûtent 10.000€ de plus. Il est probable que Canon a limité les possibilités du 5D4 pour qu'il ne fasse pas concurrence aux caméras vidéo professionelles.
Il est possible de faire toutes sortes de choses avec ces données, mais l'utilité n'est pas au rendez-vous:
Le but principal du dual pixel AF est la mise au point pendant l'enregistrement vidéo ou quand on utilise le live view. Comme la mise au point s'effectue à partir du capteur principal, il n'y a pas d'erreur (offset). En cas de mise au point classique (pour un reflex), c'est un capteur indépendant qui fait la mise au point et il peut y avoir une petite erreur.
Ici heureusement il ne s'agit pas uniquement d'une augmentation du nombre des photosites, mais le convertisseur A/D se trouve maintenant directement sur le capteur, ce qui réduit le bruit de fond. Le résultat est une image plus nette, même au niveau des pixels (et donc à fortiori quand on réduit l'image).
Si tu as vraiment besoin de plus de photosites, il y a le 5D SR qui a un nombre de pixels très élevé (comparable à un moyen format), mais dont la sensibilité et la dynamique sont limitées.
L'écran tactile peut évidemment aussi être utilisé pour controler les images et pour agrandir une partie de l'image d'une façon naturelle, sans avoir à utiliser des boutons.
Il y a peu de modifications ergonomiques en comparaison du 5D3 et les menus sont donc restés identiques, ce qui peut poser problème pour sélectionner un élément du menu avec l'écran tactile. L'accès aux éléments du menu simplifié "Q" qui utilise de plus grands pavés est plus facile.
Il y a également un récepteur GPS qui permet la géolocalisation automatique des photos. Ne pas oublier de déclencher la fonction quand tu est en randonnée urbex sur un endroit absolument secret.
La mesure de la lumière tient compte du papilottement des sources lumineuses et va retarder la prise de la photo pour qu'elle soit prise quand l'intensité lumineuse est maximale. Ce sont les tubes fluorescents et les autres tubes à décharge qui produisent un papilottement à 100 ou 120Hz. Quand la photo est prise au moment où l'intensité est plus faible, l'image est sous-exposée et a un teint verdâtre. C'est cà la raison pourquoi certaines images prises sous éclairage artificiel sont si laides. Une solution pour qui n'a pas de 5D4 sous la main est d'utiliser un temps de pose plus long que 1/100, mais évidemment il est alors impossible de prendre des photos sportives.
Le 5D3 n'était pas invariant et il fallait régler l'exposition au plus juste pour éviter le bruit de fond dans les ombres. Le 5D4 a une dynamique plus étendue, mais ce n'est toujours pas un Nikon D810 qui est la référence.
Le but de la sous-exposition est d'éviter les hautes lumières cramées. Avec un appareil qui n'est pas invariant, cela produit une augmentation du bruit de fond quand on corrige l'exposition par après.
L'invariance (et son corollaire la dynamique étendue) permet d'extraire en post production des parties d'image qui autrement seraient noyées dans le bruit de fond. L'exemple à droite montre une photo brute et la photo retouchée. Pour profiter au maximum de cet avantage, il est recommandé de travailler en mode RAW qui permet une meilleure définition des niveaux.
Le nombre de photosites plus élevé n'est pas un argument pour passer au nouveau modèle. Dans la plupart des circonstances, tu ne verras pas la différence. Par contre la dynamique plus étendue se remarque aisément en post production, quand il s'agit de relever des détails dans les ombres.
Prendre 7 photos par seconde au lieu de 6 est une avancée technologique majeure (convertisseur et processeur bien plus rapides,...) mais en pratique c'est anecdotique.
Une description du Canon 5D MkIV après quelques mois d'utilisation.