Lisez tout d'abord le texte qui explique ce qu'est l'apodisation.
Le filtre APD est un filtre gris dégradé tout simple, on serait tenté de croire que tous les fabricants ont un tel filtre dans leurs optiques destinées au portraits.
En pratique, on va noircir les bord d'une (ou de plusieurs) lentilles de l'optique ou utiliser un filtre à bords plus foncés (filtre ND à gradient radial). Pour avir un effet optimal, le filtre doit se trouver au milieu de l'optique, il est généralement placé symmétriquement par rapport au diaphragme.
Le filtre ne produit pas de perte de piqué, il simplifie le calcul des optiques et permet un bokeh parfait, et cela pour quelques centimes. On perd simplement un peu de luminosité, mais ce n'est généralement pas un problème avec les capteurs modernes. Mais que nenni! Pratiquement aucun fabricant n'a une telle optique dans son assortiment. Et quand il en a une, elle coûte les yeux de la tête, au minimum 500€ de plus pour une optique équipée du filtre ad hoc (Canon, pour Sony, c'est encore plus cher).
L'optique a de très bonnes caractéristiques et le filtre ne produit aucun vignettage (bords de l'image plus sombres). L'optique /1.2 devient une τ/1.7, ce qui est toujours une valeur très élevée.
L'effet du filtre est très subtil, il élimine parfaitement les franges de airy et adoucit le bokeh, c'est tout ce qu'on demande. Il ne produit pas un effet exagéré comme les deux optiques suivantes.
Pour les valeurs de diaphragme supérieures à /8 (petites ouvertures), l'optique se comporte comme une optique normale. Plus on augmente le diaphragme, et plus l'effet se fait sentir. Alors que l'ouverture géométrique passe de /5.6 à /4 et puis à /2.8, l'ouverture photométrique reste bloquée à τ/5.6.
Les images de test montrent un effet trop prononcé quand il est utilisé au maximum (voyez la première image sur cette vidéo youtube). L'arrière plan est devenu totalement diffus et incohérent. Il faut travailler à du /5.6 pour avoir un effet normal (mais cette valeur de diaphragme produit une prodondeur de champ trop grande). Une autre vidéo assez longuette vous explique la différence entre l'ouverture géométrique et photométrique τ.
Comme vous avez pu le voir sur différentes vidéos, l'optique a une vraie bague de diaphragme (ah! je regrette souvent mon ancienne Pentacon, qui en avait une) avec des stops mécaniques qui peuvent être déclenchés (utile pour la vidéo).
Actuellement, la seule optique sur le marche est Canon RF 85mm /1.2L USM DS (DS: defocus smoothing), une version apodisée de la même optique. La focale de 85mm est actuellement la focale la plus utilisée pour les portraits, où on veut un fond très soft.
RF 85mm /1.2L USM | RF 85mm /1.2L USM DS |
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Le filtre d'apodisation bouffant une partie de la lumière on se retrouve avec un facteur de transmitance τ de 2.2 à pleine ouverture. Les caractéristiques optiques sont celles d'une optique ouvrant à /1.2, donc une profondeur de champ extrèmement limitée.
Le site de Canon, réalisé par des vendeurs (beurk!) et non par des techniciens, n'indique pas l'évolution de la transmittance (ouverture photométrique) par rapport à l'ouverture optique. On ne sait donc pas à partir de quelle valeur l'apodisation n'est plus présente. L'effet est en tout cas très prononcé à l'ouverture maximale.
Pour ma part, j'aurais préféré une optique avec une ouverture un peu plus normale (/2.5 par exemple) et un prix plus à la portée du commun des mortels. Ou une optique 70-200 /2.8 L USM DS... Une optique originellement destiné au sport mais de plus en plus souvent utilisée pour la portraiture. Ne pas oublier que les boitiers de la série RF ne sont pas bon marché non plus...
Fuji 56mm f/1.2 APD
Le diaphragme en rouge, symmétrique par rapport au filtre APD
Valeurs / et valeurs τ/ correspondantes chez Fuji
Canon ne mentionne pas ces valeurs.
L'optique Sony /2.8 est en fait une τ/5.6
L'ouverture photométrique passe de τ/8 à τ/5.6
alors que l'ouverture optique passe de
/8 à /5.6 à /4 et finalement à /2.8.