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Les appareils photo numériques deviennent de plus en plus sensibles, ce qui fait que des vrais flashes de studio ne sont plus absolument nécessaires.

Les appareils photo haut de gamme modernes peuvent monter à plus de 3200ISO sans que le bruit de fond ne devienne trop apparent. Si pour un Canon 50D 3200ISO est une limite à ne pas franchir, un 5D MkIII peut monter à 25kISO. Une optique très lumineuse n'est même plus nécessaire, du ƒ/2.8 ou à la limite du ƒ/4 suffisent amplement. On peut dès lors travailler avec un éclairage moins puissant, tout en évitant le bruit de fond. Un éclairage continu devient dès lors tout à fait valable avec un bon APN.

L'avantage d'un éclairage continu est qu'on voit directement à quoi la photo ressemblera. C'est donc un système idéal pour ceux qui commencent avec la photographie en studio. Par contre, il faut parfois utiliser un statif car les temps de pose sont plus longs qu'avec un flash. La photographie en mouvement n'est pas possible.

Lampes à incandescence (halogènes)

Les meilleures sources de lumière sont les lampes à incandescence (filament). Les versions halogène ont un meilleur rendement et produisent une lumière plus blanche. Ces ampoules produisent une gamme de teintes continues, ce qui est très important en photographie. Si tu débutes, il est possible d'utiliser des lampes du genre que tu trouves sur les chantiers (pour quelques dixaines d'euros au Brico du coin). Il vaut mieux acheter plusieurs lampes de chantier de faible puissance (150W) qu'une seule de forte puissance.

Pour éclairer correctement ton sujet, il te faudra une puissance de 1000W en tout (avec un appareil photo moyen). Cela semble beaucoup, mais un seul flash de studio produit à lui tout seul un éclair d'environ 5000W! Ces lampes sont une solution de fortune et les modèles ont difficile à tenir les yeux ouverts: c'est une des raisons pour lesquelles il vaut mieux utiliser plusieurs petites lampes de chantier au lieu d'un gros phare de 500W.

Plus l'appareil photo est moderne et plus les optiques sont lumineuses, et moins il faut éclairer: un appareil haut de gamme comme le Canon 5D Mk III ou le Nikon D800 avec une optique qui ouvre à du ƒ/2.8 ont assez avec 100W en tout. Cela indique bien la différence entre un appareil "moyen" et une optique en kit, et un appareil plus professionnel.

L'éclairage halogène a également des inconvénients: un exemple des problèmes rencontrés est montré en bas de page.


Bojan

Photographe de studio:
Denis Wöhler

Un effet softbox est possible en dirigeant la lumière de deux phares de chantier vers un panneau en mousse plastique (polystirène expansé). Les murs doivent être peints en blanc pour récupérer le plus de lumière. On peut également envoyer la lumière à travers une fine toile tendue sur une armature (scrim). Attention, vous perdez ainsi plus de 50% de la lumière!

Sets de studio à éclairage continu

On trouve de plus en plus des petis sets à éclairage continu, souvent meilleur marché que les flashes (la technique est plus simple). C'est une possibilité, mais la lumière fournie est vraiment minimale. Il n'est pas possible de photographier un groupe de personnes.

Un des sets utilise des lampes TL: ce type de lampes produit un éclairage très peu équilibré (les photos peuvent avoir des tons verdatres). La lumière semble blanche, mais en fait il y a des trous dans le spectre lumineux. Il y a trop de vert et pas assez de jaune. Il existe des tubes professionnels, mais un seul tube coute plus que le set complet!

Le réflecteur a un bon rendement, mais la lumière est relativement concentrée et dure. l'effet n'est pas flatteur dans certains cas.

L'autre set utilise des lampes classiques à incandescence (halogène). C'est ce que dit le texte, j'ai pas controlé. Je crois plutôt que ce sont des tubes compacts dont la puissance équivalente est indiquée en watt. Quatre lampes de 100W mettraient le feu à la toile en moins de 10 minutes à cause du dégagement de chaleur.

S'il s'agit de lampes à incandescence (ce que je doute), il faut régler l'appareil photo sur 'lumière à incandescence' ou bien balance des blancs automatique. Par contre, avec 840W, c'est vraiment le minimum pour éclairer un studio. Un petit flash atteint facilement la même puissance. De plus, il s'agit d'un softbox (boite à lumière) qui bouffe environ la moitié de la puissance.

La publicité pour ce type de lampes de studio est fortement exagérée. Cela fonctionne, mais un vrai studio utilise des flashes qui permet de travailler à toutes les ouvertures et avec un temps de pose court. Ici il faut placer l'appareil photo sur un statif, utiliser une optique lumineuse et/ou monter dans les ISO (deux conditions à remplir sur trois).

Les studio qui travaillent en lumière continue utilisent des lampes spéciales qui ont un bon rendu des couleurs. Il s'agit de lampes à décharge d'un type particulier. Les studios de télévisions utilisent ce type d'éclairage depuis de nombreuses années.

Sources lumineuses à éviter

Evitez les tubes fluorescents (classiques ou compacts). La lumière qu'ils donnent semble blanche, mais en fait elle est totalement faussée et ne contient pas toutes les couleurs du spectre. Nos yeux sont en mesure de corriger cette erreur, mais un appareil photo pas. Certains tons sont rendus trop clairs ou trop foncés (métamérisme).

Les tubes lumineux ultra-fins (comme ceux utilisés dans les scanners et les écrans LCD) ont un bon rendu des couleurs. Il en va de même pour certains tubes lumineux utilisés dans l'industrie de l'imprimerie (où un bon rendu des couleurs et un bon rendement sont importants), mais ces tubes sont assez spécifiques et ne se trouvent pas dans le commerce de détail.

Les lampes LED sont dans le même cas: la lumière blanche est produite par un DEL bleu, dont une partie de la lumière est transformée en jaune par fluorescence. Les premières lampes DEL avaient un rendu des couleurs encore plus moche que celui des tubes fluorescents. La lumière semble plus agréable aux yeux grâce à l'utilisation de poudres fluorescentes plus adaptées. Les lampes DEL certifiées pour utilisation en photographie ont un meilleur rendu des couleurs, mais il y a toujours de petites différences entre lots.

Les leds à filaments assez récentes ont un bon rendu des couleurs. Le flux lumineux est par contre un peu inférieur à celui des tubes fluorescents compacts.

Il faut éviter les combinaisons de lumière:


A éviter: les lampes TL normales ou compactes
Elles produisent un mauvais rendu des couleurs par métamérisme.

La lumière produite par les lampes de chantier (halogène) a un spectre continu (très bon), mais ne met pas toujours le modèle en valeur. La lumière contient beaucoup d'infra-rouges et la peau réflète totalement ces rayons. Selon que l'appareil filtre plus ou moins bien les rayons infra-rouges, L'appareil photo va dont donner un teint livide qui peut être très difficle à corriger. Il faut sous-exposer les photos. Il vaut mieux travailler en lumière indirecte (réflection sur un mur blanc) et utiliser deux lampes. L'effet pratique des sources lumineuses est décrit ici.

Contrairement aux flashes qui ont tendance à accentuer les défauts de la peau, les lampes halogènes ont tendance à gommer ces défauts. Les photographes amateurs sont tous surpris que les photos qu'ils ont prises avec leur nouveau flash de studio ne mettent pas les modèles en valeur.

La suite: les flashes de studio.
Lisez également la page sur les sources lumineuses.

Eclairage continu


Eclairage de chantier


Lampes aux halogénures métalliques

Les lampes aux halogénures sont employées comme éclairage commercial. Il s'agit d'une amélioration des lampes à vapeur de mercure. Le ballon contient des traces de métaux spécifiques qui vont rendre le spectre lumineux plus conforme. Ces lampes ont un meilleur rendement que les lampes à incandescence et produisent donc moins de chaleur. La teinte correcte n'est obtenue que quand les particules de métal se sont vaporisées, donc au bout de 5 minutes environ.

Les studios qui utilisent un éclairage constant (par exemple les studio de télévision) sont tous passés à ce genre d'éclairage.


Lampe Philips MLR 160W

Lampes à lumière mixte

Les lampes Philips MLR 160W (Mixed Light Reflector) ou ML 250W ont l'avantage d'une lumière équilibrée. L'ampoule contient aussi bien un filament (qui produit un spectre continu) qu'une lampe à vapeur de mercure (à haut rendement).

Ces lampes doivent de préférence être utilisées comme éclairage indirect pour permettre un mélange de la lumière (la source lumineuse est de plus très concentrée, ce qui produit un éclairage très peu flatteur). Ces lampes ne peuvent s'allumer qu'à froid. Si elles sont chaudes, il faut attendre quelques minutes, puis la lampe s'allume à nouveau automatiquement.

Ces lampes n'ont pas besoin de ballast ni d'autres accessoires et ne produisent pas de parasites, ce qui en fait des lampes idéales.


Récupération d'une armature d'écran LCD

Si tu es bricoleur et que tu dispose d'un ancien écran LCD d'un téléviseur, tu peux récupérer les tubes (backlight). Contrairement aux tubes fluorescents classiques, ces tubes ont un meilleur rendu des couleurs. La grande surface lumineuse agit comme un softbox et la lumière fournie est tellement importante qu'une seule armature suffit. L'écran LCD et ses filtres bouffent en fait les 3/4 de la lumière que les tubes produisent.

Chaque tube doit être alimenté indépendamment par un générateur haute tension pour CCFL (Cold Cathode Fluorescent). Ces générateurs haute tension se trouvent aisément sur eBay. En plus il faudra une alimentation 12V 10A pour alimenter les générateurs HT. Limiter la puissance se fait en coupant l'alimentation 12V de certains générateurs HT.

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