La plupart des photoscopes, du meilleur marché au plus cher, permettent d'enregistrer des vidéos. Cette fonction est-elle utile?
Zoom Sony DCR-TRV900
J'ai utilisé cet appareil pour enregistrer des reportages (comme le 16 mm d'avant la vidéo) et différentes cérémonies. Si je vous parle de cet appareil, c'est qu'il permettait également de prendre des photos. La résolution des photos était vraiment limitée (640×480 pixels), mais était amplement suffisante pour illustrer un article dans un journal, ou sur un site web comme vous pouvez le voir sur les exemples.
Voici une image d'origine et une photo de comparaison prise avec un Nikon Coolpix 5700 (8 megapixels). Le Nikon 5700 est apparu 5 ans plus tard, et entretemps les photoscopes ont bien évolué. Le Sony utilisait par exemple une carte PCMCIA (le seul type de carte qui était standard à l'époque) faisant l'interface avec un lecteur de disquettes ou une carte CompactFlash (le nec-plus-ultra: on pouvait stocker jusqu'à 250 photos sur une carte de 32MB!)
Les images du camescope sont fort détaillées, et de plus l'appareil a un zoom optique de 12× (plus que ce que n'offrait les photoscopes de l'époque). Evidemment le camescope ne fait plus le poids en comparaison d'un photoscope un peu plus récent ayant 5 millions de pixels. Mais ici, la qualité de l'optique commence à jouer, et l'appareil photo Sony a un meilleur piqué (photos plus nettes) que le Nikon.
Maintenant, la vente de camescopes est en chute libre. Pratiquement tous les photoscopes peuvent également enregistrer un signal vidéo au lieu d'images fixes. C'est le retour du baton, quoi, après l'hégémonie des vidéo-reportages des mariages dans les années 1970 à 2000.
Mais quelle est la qualité des vidéos produites?
Le temps du VHS (et même du miniDV) est bien révolu. Les vidéos qu'on enregistre actuellement ne sont plus nécessairemnt destinées à être regardées à la télévision (la seule option il y a 20 ans). Le temps est également révolu des longues et fastidieuses cérémonies de mariage et des vidéos de vacance où on filmait tout ce qui passait à portée. Maintenant on photographie et parfois on filme.
Les photos sont de meilleure qualité que l'argentique de l'époque (appareils compacts, instamatics et jetables...) et peuvent être envoyée en quelques secondes à la famille restée en Belgique. Les séquences vidéo font moins d'une minute et sont regardées sur une tablette ou un smartphone, parfois sur ordinateur, rarement sur une télé.
Mais qu'en est-il de la qualité des vidéos? La résolution vidéo classique (300 "lignes" pour le VHS et 500 "lignes" pour le miniDV) est dépassée: même les photoscopes basiques enregistrent en HD-vidéo à plus de 1000 lignes (la différence entre les appareils se situe plus du coté des accessoires que du coté de la qualité des enregistrements).
Nous avons actuellement une multitude de plateformes de reproduction. Une qualité vidéo suffisante pour une tablette ne l'est plus pour un téléviseur de la dernière génération (format 4k). Les écrans sont devenus si grands, qu'il faut une source vidéo de haute qualité.
Et c'est ici qu'on voit apparaitre les différences. Les appareils bons marchés permettent d'enregistrer des vidéos qu'on peut visionner sur une tablette, mais pas sur grand écran. Mais même un reportage effectué avec le matériel le plus perfectionné de l'an 2000 fait piètre figure en comparaison de ce qu'offre un photoscope récent.
Mais est-ce que la qualité vidéo d'un bon photoscope est suffisante pour un reportage des années 2015? Beaucoup de choses ont changé: on n'enregistre plus sur bande ni même sur mini disque dur, mais sur carte de mémoire. Les reportages se font de plus en plus courts et utilisent de plus en plus d'effets spéciaux.
Les bons photoscopes (et surtout les reflex) atteignent une qualité broadcast (à condition d'utiliser une prise de son séparée). Les capteurs relativement grands permettent de réduire la profondeur de champ (plutôt un inconvénient pour les amateurs, mais un avantage pour les pros).
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