Cela date de 2008 que je n'ai plus organisé de shooting days pendant toute une semaine en France. La cause est le manque de sérieux des modèles qui s'inscrivent et ne viennent pas. Mais j'ai refais cela en 2011 et j'ai eu la participation de quelques nouveaux modèles prometteurs.
Ludo, qui n'a pu être présent qu'un seul jour. |
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Les “shootings days” que j'organise sont l'occasion pour de nouveaux modèles de participer à une telle formation dans une athmosphère conviviale et décontractée. Cette année nous avons également eu la participation de modèles français sélectionnés par Matmarty Shooting Mans. La collaboration a été fructueuse et nous referons plusieurs shootings ensemble. Erik Segaert était également présent comme photographe belge.
Nous avons loué une maison près de Samer. Lorsque j'ai vu la réclame, la salle de sport avec mini-footbal et billard m'ont directement attiré. Malheureusement, la maison est éloignée d'une heure de route des endroits où nous effectuons nos shootings.
Nous avons travaillé avec deux équipes: Matmarty Shooting Mans avec ses modèles français et Erik Segaert avec quelques modèles belges pendant 3 jours, et puis Björn (président de l'époque de BMA) pendant le week-end. Comme cela on rentabilise au maximum la location de la maison et les modèles n'ont pas le temps de s'ennuyer.
L'avantage des shootings days en comparaison de fotoshoots classiques est que les modèles participent intensivement à plusieurs shootings, individuels ou en groupe, avec un ou plusieurs photographes. Cette formation centrée sur la pratique intensive est idéale s'ils désirent se lancer dans le monde de la mode et du mannequinât.
Nous établissons dès le premier jour une bonne tradition (que les français ne connaissent pas): le déjeuner avec des oeufs et des lardons (pas de “petit” déjeuner en Belgique!). Les modèles français semblent apprécier et sont frais et dispos pour les shoots. A midi on mange dans un restaurant près de l'endroit du shooting pour ne pas perdre trop de temps, et le soir on mange à la maison. On a même organisé un barbecue le dernier jour.
Notre premier shooting a lieu à notre endroit de prédilection: la pointe de la Crèche à Terlincthun près de Boulogne-sur Mer. Cet endroit dispose de nombreuses possibilités pour un shooting.
Repas de midi au restaurant “Le Dauphin” à Ambleteuse. Le patron commence à nous connaitre, cela fait de nombreuses années que nous venons et nous allons chaque fois manger chez lui.
En soirée shooting sur des meules de foin dans un champ tout proche. Les modèles sont fatigués et cela se comprend.
Le soleil frappait fort ce jour là et nous n'avons fait qu'un shoot relativement court. J'ai surexposé express certaines photos pour essayer de rendre cet aspect.
Nous sommes aller manger au Thalassa, un établissement que je ne pourrais recommander (voir photo). Les moules n'étaient pas cuites ou déjà mortes avant cuisson (un second plat ne fut pas mieux). Ceux qui ont choisi de la viande n'étaient pas mieux lotis: elle était dure comme du caoutchouc. Les frites étaient grasses et molles, le riz cuit la veille. Le fait qu'il n'y avait personne à la terrasse en pleine heure de pointe aurait dû nous mettre la puce à l'oreille: tous les habitants de la ville évitent ce restaurant.
L'après midi, notre second endroit classique, le chateau sur la plage et la rivière à Ambleteuse.
Encore un petit shoot en soirée, auquel les modèles français, épuisés et transis de froid, n'ont pas participé. Pour Mathieu qui vient de Bordeaux, cela fait tout de suite une différence de température de près de 15° entre le midi et le nord de la France.
Après quelques heures, Erik et moi nous nous rendons compte que les modèles sont toujours fort coincés. Au lieu de la visite au musée de la seconde guerre tout proche, nous décidons d'une session photo où Michiel (un des modèles d'Erik) montrera les poses.
En soirée, nous allons de nouveau au chateau sur la plage à Ambleteuse.
La visite du port de Le Crotoy (à l'embouchure de la Somme), ce sera pour une autre fois. Lors des shootings des années précédentes où les modèles restaient 5 jours, on avait le temps de visiter des musées, de faire ses emplettes sur le marché et de rechercher les plus beaux endroits de la région, même s'il faut pour cela rouler plus d'une heure. Cette année-ci, nous avons préféré effectuer le plus de shootings possible.
Il en va de même d'un shooting à Samer même. Samer est la ville la plus proche et j'ai déniché, lors de repérages préalables, quelques beaux endroits pour effectuer des shoots.
La maison étant située trop loin d'une ville importante, nous avons également failli à notre habitude de déposer les modèles dans le centre-ville le dernier soir (pour aller les rechercher aux petites heures).
Nous allons à une rivière toute proche (la Course). L'eau est glaciale, mais les modèles ne le savent pas. Mais il fait beau au soleil. A midi, shoot sous la douche pour se réchauffer. Mon studio de photographie mobile vient bien à point pour éclairer la salle de bains sans donner des reflets sur les carreaux.
Le second groupe arrive en fin de journée, enmenés par Björn.
“Pendant les shootings, nous avons mis l'accent sur l'expression corporelle et le mouvement.
Le second jour, nous avions prévu une visite au musée de la seconde guerre mondiale, situé tout près du bunker où nous avons fait un shoot.
Ce ne sont pas les vêtements qui font le modèle, mais le modèle qui fait vendre une marque.
Tout le monde peut poser pour un photographe, mais poser de façon naturelle n'est pas donné à tout le monde. Heureusement, cela s'apprend. C'est pour cela qu'un seul shoot ne suffit pas: la différence entre un modèle amateur et professionnel est l'aisance avec laquelle il pose.
De commun accord, Erik et moi nous avons décidé de vous donner une formation plus poussée au lieu de visiter le musée, c'est là qu'Erik a fait son show.
Et c'est à partir de ce moment que le déclic s'est fait chez vous.
Mais le chemin n'est pas terminé pour vous si vous désirez devenir modèle.
Il vous faut également une expérience technique, qui s'apprend en studio.
Les bons studios disposent d'un grand miroir pour essayer les poses car vous pouvez vous voir.
Le but du shooting en studio est de vous familiariser avec un studio de photographie et à vous apprendre les bases techniques.
Ces bases techniques, nous les donnons aux modèles belges de l'académie, mais nous n'avons pas le temps d'effectuer un shooting en studio avec vous.
Ce que l'académie apprend aussi aux modèles, c'est à se présenter en public, avec un micro. Dire qui ils sont, quels sont leurs buts dans la vie, etc.
Le look ne suffit pas (on l'a ou on ne l'a pas et on ne peut rien y changer), c'est la façon de marcher, de se présenter, etc qui est importante.
Une agence de mannequin remarque directement ceux qui ont cette expérience des planches. Lors de castings en Belgique, il y a souvent un vidéaste qui enregistre tout le défilé d'un candidat-modèle. C'est souvent à partir de cette vidéo (ou d'une série de photos prise en rafale) que l'agence décide qui elle va utiliser.
Evidemment, c'est également une partie que nous ne pouvons pas vous donner. La seule chose que nous pouvons faire, c'est vous faire mouvoir sans que vous ne remarquez la présence de photographes.
Bien à vous, et j'espère à plus tard,
Marc Doigny
Freelance photographer - Belgium Model Academy
”
Björn a ammené trois modèles: Steven, Lukas et Mathias. Steven qui a participé à FTM est encore trop crispé quand il pose et en plus il perd totalement sa concentration quand Lukas est dans les parages. Ce n'est pas qu'il manque de motivation, au contraire. A vouloir trop bien faire les photos manquent ce petit plus que je recherche: l'impromptu, le mouvement, le jeu, la liberté. Il a toujours un petit air crispé.
Lukas a effectué plusieurs shootings avec nous, que ce soit individuellement avec un des photographes qui composent notre équipe, soit en groupe. C'est un gars bien sympathique, mais il ne correspond pas à ce qu'on recherche d'un modèle photo. De plus, par ses commentaires, il a tendance à rompre la concentration du photographe et du modèle quand ce n'est pas son tour.
Mathias est un nouveau modèle. En fait, c'est le seul qui pourrait avoir un avenir dans le monde du mannequinât. Il a le look "boy next door" qui est demandé pour certaines publicités.
Les saut que je fait faire aux modèles, grimper les escaliers, marcher, etc... servent à relaxer les modèles. Les poses statiques, il y a le studio pour cela.
Au lieu d'un shooting en groupe comme nous avons fait les jours précédents, Björn s'isole avec son modèle. Ce n'est pas vraiment le but des shootings days, où les photographes et les modèles travaillent ensemble. L'ambiance est vraiment différente: c'est du chacun pour soi. Ce n'est pas ce que j'avais à l'esprit en organisant ces journées de rencontre.
En soirée, shoot près des meules de foin dans un champ voisin avec le soleil couchant en arrière-plan. Björn part avec son modèle de l'autre coté du champ, me laissant bien sentir que je ne suis pas le bien venu. Quand enfin Mathias est libre, ben le soleil, il n'est plus là. Je ne suis pas resté dans les champs, mais je suis rentré plus tôt.
Björn et les modèles repartent brusquement au milieu de l'après midi, me laissant avec la vaiselle à faire, les ordures à vider et le verre à porter au parc à conteneur. J'en aurai pour plus de 2 heures à mettre la maison en ordre pour les locataires suivants.
En effet, l'anbiance était totalement différente. Tandis qu'en début de semaine les photographes participaient normalement aux tâches ménagères sans me le demander, le week-end fut caractérisé par un laisser aller. Me demander s'il faut aider à débarasser n'est pas la bonne manière: évidemment que je dois refuser comme hôte. Non, il faut tout simplement mettre ses couverts dans le lave vaiselle, sans me le demander.
Evaluation des photos prises pendant la journée
5 juin 2011
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