Les premiers systèmes couleur sont basés sur le système monochrome avec ajout de filtres colorés. On pouvait ainsi utiliser le développement monochrome bien connu et utilisé par les photographes (il n'y avait pas encore de centrales de développement)
Nous avons en gros deux systèmes: les séparations où on utilise des filtres colorés placés devant les émulsions et les réseaux ou grains de fécule colorés placés sur l'émulsion unique. Les deux systèmes permettent un développement monochrome.
e: lampe à arc, g1, g2, g3: filtres couleur (l'émulsion n'étant pas colorée). Un système inverse existe également où l'émulsion est colorée et où il ne faut pas de filtres.
Ce système avec séparations peut également être utilisé pour des impressions papier, le système Carbro est basé sur le principe du Technicolor IV, où les séparation sont utilisées pour produire trois images colorées, qui sont assemblées en une seule image. Un système qui a eu du succès (principalement en Grande Bretagne) est le système Vivex qui utilise un support en cellophane qui permet de réduire les erreurs de recouvrement.
Les procédés Lumière et similaires sont basés sur la synthèse additive où les filtres laissent passer du vert, du bleu ou du rouge. Ces systèmes sont peu sensibles et ne permettent pratiquement pas une impression sur papier. Les systèmes suivants utiliseront la synthèse soustractive pour la reproduction, avec des filtres cyan (filtre le rouge), magenta (filtre le vert) et jaune (filtre le bleu). Cela ne semble pas avoir grande influence à première vue, mais les filtres utilisés sont plus clairs et rendent donc l'émulsion plus sensible et permettent une impression sur papier normale (en imprimerie, la quadrichromie est basée sur la synthèse soustractive).
Ce système pour rendre les émulsions sensibles à la couleur n'est pas obsolète, au contraire: les capteurs numériques utilisent également un masque coloré pour permettre au capteur de discriminer la couleur. Tout comme les émulsions monochromes, les photosites sont sensible à toute la lumière et ne détectent pas d'eux-même la couleur.
Les premières épreuves couleur datent du début des années 1900 (procédé autochrome) et sont basées sur la photographie noir et blanc classique.
Le procédé autochrome est relativement aisé à mettre en œuvre par des amateurs et sera utilisé pendant plus de 30 ans. Les couleurs sont bien rendues mais un peu ternes. Les parties claires ont parfois une dominance colorée. La résolution est limitée par la taille des grains de fécule et il n'est pas possible de faire des agrandissements. La plaque de verre a été remplacée par un film, mais le film autochrome est très fragile et surtout très peu sensible. Le système Dufaycolor (plutot utilisé au cinéma) qui utilise un réseau plus stable produit une trame qui se voit sur un grand écran et ne pourra pas concurrencer les systèmes plus modernes (Kodachrome, Agfacolor, Cibachrome).
La différence avec les procédés concurrents est que le réseau est indépendant du négatif.
Le réseau couleur est utilisé pour toutes les prises et est donc vendu séparément, c'est ce qui fait la différence avec le réseau de Dufay qui est associé pour toujours à la plaque ou au film.
Le négatif ressemble à un négatif monochrome classique, avec simplement un réseau apparent dans les parties fortement colorées de l'image.
Il est donc possible de développer le négatif sans tenir compte du réseau fragile et de tirer autant de négatifs qu'on veut (par contact, puisque le réseau doit être parfaitement rendu). Après le tirage on ajoute en superposition un réseau de couleurs (trame imprimée).
Les avantages sont que le développement est plus aisé et qu'il est possible de faire aussi bien des tirages sur papier que des plaque positives. Pour limiter la perte de sensibilité, on utilise un réseau relativement transparant lors de la prise de vue (qui laisse passer plus de lumière). Le procédé permet des émulsions 4X plus sensibles que le système autochrome. Pour la vue, on peut utiliser un réseau aux couleurs plus saturées.
Un inconvénient est que les couleurs sont moins bien définies, cela est causé par un défaut de placement de la trame de vision. Les pigments utilisés lors du tirage ne semblent pas très stables et de nombreuses photos ont perdu leurs teintes d'origine.
Le procédé Paget inventé en 1913 a surtout été utilisé dans l'entre deux guerres. Les rares photos couleur de le première guerre mondiale ont été réalisées avec ce procédé.
Le système Autochrome et Dufay utilisent un filtre additif, ce qui rend l'émulsion au moins 3× moins sensible qu'un film monochrome. Les capteurs modernes utilisent le même principe et "perdent" donc pas mal de sensibilité à cause du filtre de Bayer (qui ressemble fort au réseau de Dufay: comme quoi tout a déjà été inventé...)
Ce procédé permet de travailler avec des plaques et des films, alors que le procédé Paget qui utilise une trame séparée ne fonctionne qu'avec des plaques (dont les dimensions ne varient pas dans le temps). L'Autochrome qui utilise un filtre relativement fragile utilise également des plaques.
L'ajout de filtres colorés rend l'émulsion peu sensible. Pour laisser passer plus de lumière, on utilise des filtres à pente douce: le résultat est que les couleurs ne sont pas saturées (cela est valable pour tous les procédés à trame ou mosaique).
Les procédés cinématographiques couleurs
Les films diapo couleur modernes et films négatifs couleur.
La technique du photochrome est décrite plus en détail ici.
Réseau Dufaycolor
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