Le photo-CD a été inventé en 1992 par Kodak. le but était de faire l'interface entre la photographie (qui était encore 100% argentique) et les premiers ordinateurs grand public.
Chaque fichier contenait plusieurs résolutions d'une même image. A partir d'une image de base (512 × 768 pixels) il était possible de reconstruire une image à résolution plus élevée, chaque version plus détaillée ne comprenant que le "signal de différence" pour doubler la résolution.
Le but de l'image de base à basse résolution est de permettre la visualisation sur des appareils basiques ne disposant pas de la mémoire nécessaire pour décoder une image de résolution plus élevée. Il s'agit en particulier des visionneuses de type CD-i (CD interactif, lancé vers la même période et pouvant décoder en théorie les photo-CD).
Une des caractéristiques des images au format PCD est la possibilité de moduler à plus de 100% (plus blanc que blanc, quoi). Si un pixel de l'image de base est à 100% et que chaque version de différence y ajoute du blanc, on se retrouve avec un signal plus que blanc.
En mode analogique, il est possible de produire un signal vidéo qui excède 1V et donc commander le canon d'un téléviseur pour qu'il produise une image plus claire. Evidemment, quand on passe au mode numérique, les signaux plus blancs que blancs sont écrêtés. De nombreux convertisseurs ne sont pas en mesure de recoder correctement le signal pour qu'il passe dans la dynamique du format JPEG.
Ce format était destiné principalement aux utilisateurs professionnels, mais permettait également une vision sur un appareil de base. Il est possible d'ajouter des photos au fur et à mesure (jusqu'à ce que le disque est rempli). A cette époque, seules les grandes centrales de développement pouvaient disposer d'un scanner numérique et du logiciel pour graver les images.
Ce format a été lancé comme format d'archivage idéal (numérique, et donc plus stable que les négatifs). Les CDs utilisés sont concus pour tenir le coup 300 ans (il fallait obligatoirement utiliser un CD de marque Kodak). De nombreux musées de la photographie ont numérisé leurs négatifs et photos à cette époque.
Kodak y ajoute un format 100% amateur, le picture CD en 1999. La résolution de ce format est limitée à 1024 × 1536, ce qui est suffisant pour la visualisation sur les écrans d'ordinateur de l'époque (nous en étions à Windows 98 avec une résolution d'écran de 800× 600 (true color) ou 1024 × 768 (high color)). Le picture CD n'est destiné qu'à la numérisation des formats amateur (135, pocket instamatic, disc et APS). Il n'est pas possible d'ajouter des fichiers à la suite.
Le CD contient en plus une visionneuse Windows permettant des opérations élémentaires. Les photos sont stockées sous le format JPEG (et non plus PCD). En fait, le picture CD est un CD ROM classique (vendu fort cher) contenant en plus un logiciel de vision, car à cette époque Windows ne disposait pas d'outils graphiques pour lire d'autres formats que le format BMP propre à Windows. Qui peut s'imaginer qu'à l'époque, Microsoft Windows ne disposait pas de routine intégrées pour décoder les images JPEG: il fallait les ouvrir dans internet explorer ou netscape!
Le format a un peu plus de succès que le format précédent, mais il est rapidement submergé par la montée en puissance des APN. Le Nikon Coolpix 950 (mon premier APN!) lancé en 1999 avait une résolution supérieure à ce que ne permettait le Picture CD (1200 × 1600 pixels).
ACDSee (pour ceux qui utilisent cette application) permet toujours d'importer les images au format PCD et de les transformer en autre chose (le format de sortie recommandé est TIFF).
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