Quand on voit les appareils photos récents tout-automatique, on a difficile à croire que les premiers appareils photos étaient totalement manuels. Un appareil nécessitant une pile était considéré comme "amateur" par les professionels car dépendant d'une source d'énergie.
Mes parents avaient un simple appareil compact, un Olympus TRIP 35. Un bon appareil, ça oui (quand je regarde les images prises dans les années 70 je vois qu'elles sont bien nettes et contiennent très peu de distorsion), mais qui ne m'a jamais vraiment interessé.
La situation a changé quand j'ai acheté mon premier reflex: un Praktica MTL5 (mode d'emploi) OK, l'appareil provient du bloc de l'est, la minuterie fait le même bruit qu'une Trabant à froid, mais c'est un vrai reflex avec optiques interchangables. C'est avec cet appareil que j'ai appris la photographie. Praktica faisait partie de Zeiss (situé à Dresden), mais les deux usines ont été séparées par le mur.
Tout doit se faire manuellement: réglage du temps de pose à vue de nez, corriger avec le diaphragme et puis mettre au point. Une photo était une vraie composition, pas un snapshot pris lors d'une virée en boite. L'appareil produit un bruit de qualité. Des connaisseurs m'ont dit que le bruit de l'obturateur à rideaux correspond assez bien à celui d'une guillotine.
L'appareil fonctionne toujours aussi bien après 30 ans, j'ai seulement du remplacer la pile pour le posemètre. L'appareil fonctionne aussi sans pile, mais alors il faut employer un posemètre externe. C'est remarquable que l'énergie enmagasinée dans un ressort permet de faire fonctionner le miroir et les rideaux. Jusqu'il y a quelques années, les appareils avec pile étaitent qualifiés d'amateur par les photographes professionels parce que tu devenais dépendant d'une source d'énergie. Maintenant évidemment, tu ne trouveras plus d'appareil fonctionnant sans pile!
L'optique montée d'origine sur l'appareil a une indication de la profondeur de champ selon l'ouverture utilisée, un petit détail qui manque à toutes les optiques récentes.
A cause du miroir qui se rabat, il est pratiquement impossible de travailler avec un temps de pose plus long que 1/60 sans recourir à un pied. Bien que l'appareil puisse être équipé d'autres optiques, on retrouvera presque toujours le Praktica avec une optique de 50mm. Les zooms étaient pratiquement inexistants à l'époque.
L'optique a été enlevée sur la troisième photo (c'est une optique qui se visse, visse, visse, visse... Les fixations au quart de tour n'existaient pas encore!) Le verre dépoli est bien visible (1), ainsi que le miroir (2) qui est ici à sa position de repos. Le verre est dépoli sur toute sa surface, sauf au milieu où se trouvent les différents prismes. Il s'agit d'un vrai reflex a optiques interchangables, cela se voit à son obturateur à rideaux (indispensable). Les rideaux se déplacent verticalement et le temps de pose maximal en cas d'utilisation de flash est 1/125.
L'oculaire sert pour la mise au point et pour le réglage de l'exposition via un posemètre intégré (tu vois l'aiguille dans la lunette de visée).
Dans l'oculaire du reflex manuel |
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Avec un peu d'expérience, toutes les photos seront exposées correctement (pour la mise au point un peu plus d'expérience est nécessaire). Selon la profondeur de champ recherchée, il est parfois nécessaire de changer le temps de pose pour obtenir la valeur de diaphragme voulue. Mode "Aperture Priority" connais pas!
En conparaison, l'utilisation d'un flash est un jeu d'enfant, surtout s'il est équipé d'un automatisme. Il suffit de choisir un diaphragme sur le flash et de le reporter sur l'appareil photo. Le flash produit automatiquement l'intensité voulue en mesurant la lumière réfléchie.
Un reflex manuel: le Praktica MTL 5
Verre dépoli(1) et miroir (2)
mieux visibles ur l'agrandissement
Obturateur à rideaux (focal plane shutter)
Reflex numérique
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