Au lieu d'utiliser un tambour chargé électrotatiquement et un laser pour "effacer" la charge, on peut utiliser un tambour métallique et des têtes magnétiques qui vont magnétiser la surface du tambour.
L'imprimante magnétique a par rapport à l'imprimante laser de nombreux avantages:
- Le tambour ne doit pas recevoir une charge électrique (très haute tension). Il n'y a donc pas de production d'ozone, ce qui était un problème avec les premières imprimantes laser et photocopieuses.
- Le tambour, qui est un simple cylindre en métal ne doit pas être remplacé régulièrement comme le tambour photo-conducteur des imprimantes à laser.
- L'imprimante ne nécessite pas de laser (très cher à l'époque), ni de miroir multifacettes rotatif synchronisé avec le rayon laser
- L'impression était plus rapide qu'avec les imprimantes laser de la même époque: il était impossible de commander suffisamment rapidement le laser pour écrire les lignes.
L'imprimante nécessite par contre une barre comprenant des petits électro-aimants qui vont magnétiser le tambour. Bull a choisi cette technique d'impression à cause de sa grande expérience dans les systèmes de mémoire magnétique (mémoires disques durs et floppies).
Les imprimantes laser sont apparues vers 1975 (marché professionnel) et 1980 (connection aux PC), tandis que les imprimantes magnétographiques sont apparues en 1985.
L'imprimante dans sa version d'origine avait également des inconvénients:
- La résolution est limitée (par la taille de l'entrefer des électro-aimants). Une barre d'impression avait 3360 têtes d'impression par ligne à imprimer dans l'imprimante d'origine.
- Le principe ne peut pas être utilisé dans les photocopieuses (les imprimantes à laser sont en fait basées sur le principe de la photocopieuse), mais cela n'est plus un problème actuellement, toutes les photocopieuses sont actuellement numériques.
- Il est impossible de moduler la densité de l'encrage. Les imprimantes à laser ont également cet inconvénient, mais peuvent imprimer une succession de points minuscules pour simuler les tons gris.
- Les premières encres étaient liquides et nécessitaient un chauffage plus intense pour sécher le papier, portant la consommation totale de l'appareil à 6.5kW (plus tard on utilisera de l'encre solide comme avec les imprimantes laser).
- Bien que techniquement possible, on ne trouve pas d'imprimantes couleurs. Ces imprimantes sont optimalisées pour produire rapidement des documents monochromes de haute qualité. L'impression de qualité photographique n'a pas été développée, cela réduirait la vitesse de l'imprimante.
Les imprimantes magnétographiques étaient principalement destinées aux applications de bureau (impression très rapide de textes de haute qualité). Bull est devenu Nipson, qui a continué à exploiter le principe avec différentes améliorations:
- Les têtes d'impression actuelles permettent une résolution de 600×600 dpi (points par pouce) et un dégradé
- La fixation de l'encre sur le papier ne s'effectue plus dans un four qui doit être maintenu à température, mais par un flash xénon de forte puissance. Il n'y a pas de temps de latence pour chauffer le four. Ce flash ne chauffe que l'encre et pas le papier, qui ne se déforme pas et peut plus facilement circuler dans les appareils suivants (découpe, pliage,...).
- L'impression passe à 400 pages par minute, une vitesse que les imprimantes laser ne peuvent pas atteindre (1 ou 2 m/s avec les imprimantes qui utilisent du papier sur rouleau).
Nipson a été rachetée par Xeikon qui a ainsi permi d'ajouter une presse ultra-rapide à son assortiment de presses industrielles. L'impression se fait actuellement à partir de papier sur rouleau pour bénéficier pleinement de la vitesse d'impression.
Ces imprimantes sont actuellement utilisées dans les centres de distribution pour l'impression de données variables sur des documents pré-imprimés (chéquiers, bons de commande, factures,...) Le coût de l'impression est très faible et les documents ne peuvent pas être falsifiés (l'encre n fusion pénètre dans la fibre du papier).
L'impression s'effectue ainsi:
- Magnétisation du tambour aux endroit qui doivent devenir noir (contrairement à l'impression laser qui travaille en négatif).
- Encrage du tambour aux endroits magnétisés
- Transfert par pression de l'encre sur le papier
- L'encre est fixée sur le papier par flashage à haute puissance
- Le cylindre est nettoyé avec une raclette (élimination des restes d'encre et des fibres de papier)
- Démagnétisation du cylindre.
A droite une tête d'impression moderne, le bobinage en cuivre est imprimé sur un film plsatique. Au centre il y a un petit ilot en metal qui concentre le flux. Le retour du courant se fait pas l'arrière du film plastique.
Magnétographie
Imprimante Bull
Vue de deux caractères sur le tambour magnétique avant transfert sur le papier.
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