Le procédé ZINK (Zero Ink) a été lancé par Polaroid, une firme surtout connue pour ses appareils à développement instantané.

Le système Zink est basé sur un système plus ancien développé par Fuji et utilisant également du papier à trois couches, le système Thermo Autochrome (TA). Le procédé est décrit plus en détail sur cette page.

Il y a plus de 60 ans, Polaroid a lancé un système de développement instantané basé sur un procédé chimique. D'abord en noir et blanc, le système a été perfectionné et permettait la réalisation de photos en quelques secondes après la prise. Entre temps, Polaroid a abandonné ce procédé mais certaines firmes fabriquent encore du film à utiliser dans les anciens appareils photo (voir "The Impossible Project" sur internet qui maintenant est devenu Polaroïd Originals).

Le développement instantané chimique a été repris par Fuji avec son système Instax. Ce développement utilise les mêmes produits que l'ancien système Polaroid (Fuji a dû attendre l'échéance du brevet d'invention pour lancer son système dans tous les pays).

Le procédé ZINK est un procédé qui est basé sur les imprimantes fax à papier thermique. C'est la nouvelle firme Polaroïd qui a développé le procédé et puis a lancé une entreprise séparée pour mettre le produit sur le marché (pour ne pas faire concurrence au procédé de développement chimique toujours utilisé par Polaroïd Originals).

L'apport de chaleur modifie la composition de la couche sensible, la rendant noire. Pour pouvoir travailler en couleur, il est nécessaire d'utiliser trois couches de couleur (cyan, magenta et jaune, les trois couleurs du système soustractif) et il faut un système pour accéder à la couche correcte. Les colorants sont présents dans le papier mais ne sont pas visibles tant qu'ils n'ont pas été activés.

Le papier zink se compose d'un support papier normal (1), de trois couches sensibles à la chaleur (2) et d'une couche de protection (3). Entre chaque couche sensible il y a une fine couche isolante pour permettre un meilleur controle de la couche voulue.

La couche cyan est la couche inférieure et est la plus sensible à la chaleur. La chaleur active les cristaux et fait apparaitre la couleur. La température appliquée et la durée détermine la couleur obtenue.

• Pour activer les cristaux cyan, on va chauffer plus longtemps (pour que la chaleur ait le temps d'atteindre la couche), mais faiblement, pour éviter d'activer les autres teintes.
• Pour activer les cristaux magenta, on va chauffer moyennement longtemps et moyennement fort.
• Pour activer les cristaux jaunes, on va chauffer très fort (les cristaux jaunes sont le moins sensible) mais un temps très bref pour éviter d'activer les deux autres couches.

L'impression d'une photo (petit format 5 × 7.5cm) dure environ une minute. La technologie utilisée ne permet pas une impression plus rapide. Si Polaroid développe un papier plus "rapide", il devra lancer une nouvelle gamme de produits. Entre chaque photo, il faut attendre un petit temps que la tête d'impression refroidisse.

Le papier est autocollant, il suffit d'enlever le film arrière pour faire apparaitre la couche autocollante.

Comme le système n'utilise que du papier, l'imprimante thermique peut être très petite. Le but est que les imprimantes puissent imprimer directement les photos des smartphones via une connection bluetooth. Entretemps Polaroid a lancé un appareil photo avec imprimante intégrée. L'appareil peut également prendre des photos et les stocker sur carte de mémoire sans les imprimer. C'est un grand avantage par rapport au système chimique où toutes les photos doivent être imprimées, même celles qui ne sont pas réussies.

Les différents sites de comparaison qui donnent des avis et des commentaires sur les produits indiquent que les photos ne sont pas très stables dans le temps (malgré tout un peu plus stable que le papier fax). Malgré la couche de protection, le papier est très sensible à l'humidité (pas possible d'imprimer des photos si le papier est humide). C'est par exemple le cas si on utilise une liasse de feuilles froides dans un appareil gardé au chaud à l'intérieur. Le rendu des couleurs n'est pas très bon non plus, l'image change selon l'inclisaison du papier.

L'impression est basée sur le changement de la structure d'un cristal, qui fait apparaire la couleur s'il est chauffé au dessus d'une certaine température et puis refroidi rapidement (structure cristaline). Chauffé à plus de 100°, la photo disparait en quelques secondes (cela peut arriver derrière le pare brise d'une auto parquée en plein soleil). Même à une température de 50°, la photo disparait petit à petit (les cristaux redeviennent amorphes). Les couleurs sont également fragiles mécaniquement et plier ou écraser la photo fait disparaitre les couleurs (destruction des cristaux qui forment la couleur). Une photo argentique classique tient mieux le coup.

La stabilité des photos est inférieure au système à développement instantané chimique (procédé optique), mais les photos sont nettement moins chères et il est possible de n'imprimer que les photos qu'on veut.

Une technologie (un peu) similaire utilise un transfert de pigments par la chaleur d'un film contenant les trois pigments vers le papier (imprimantes à sublimation). Ce système qui est utilisé par les imprimantes photos dans certains magasins utilise un film couleur et n'est donc pas aussi compact, mais produit des photos de meilleure qualité. Comme les pigments ne sont pas réactifs, ils résistent mieux aux températures élevées et aux pliures.